Les clés pour comprendre et choisir le bon EHPAD

Qu’est-ce qu’un EHPAD ? Définition et rôle

Un EHPAD est une structure médicalisée destinée à accueillir des personnes âgées de plus de 60 ans en situation de dépendance partielle ou totale. Ces établissements offrent un cadre de vie adapté ainsi qu’un accompagnement individualisé grâce à la coordination entre services d’hébergement, restauration, soins médicaux, activités et aide quotidienne.

Les EHPAD sont majoritairement pensés pour des résidents nécessitant une surveillance médicale régulière, voire des soins constants. En France, on compte près de 7 500 EHPAD, accueillant plus de 600 000 résidents (source : DREES, 2021).

Quels critères faut-il remplir pour entrer en EHPAD ?

L’entrée en EHPAD se fait généralement sous certaines conditions :

• L'âge : L’admission concerne en priorité les personnes âgées à partir de 60 ans, bien que des exceptions puissent être faites.
• La perte d’autonomie : Celle-ci est évaluée selon la grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources), qui classe les besoins du futur résident sur une échelle allant de GIR 1 (grande dépendance) à GIR 6 (autonomie complète).
• Une demande d’admission dûment motivée par le futur résident ou ses proches, après évaluation médicale.

Quel est le coût d’une place en EHPAD ?

Les tarifs varient selon les établissements, les régions et les prestations incluses. En moyenne, le coût mensuel d’une place en EHPAD se situe entre 2 000 € et 3 000 € (source : CNSA, 2022). Voici les principales composantes tarifaires :

• Le tarif hébergement : couvre le logement, les repas, les animations et les services généraux.
• Le tarif dépendance : ajusté selon le degré d’autonomie du résident.
• Les frais annexes : coiffeur, sorties, certains soins spécifiques non couverts par l’Assurance Maladie.

Quelles aides financières existent pour payer un EHPAD ?

Différentes aides peuvent alléger le coût d’une place en EHPAD :

• L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) : dépend du niveau de perte d’autonomie (GIR 1 à 4). Cette aide est directement versée à l’établissement pour réduire le tarif dépendance.
• L’aide sociale à l’hébergement (ASH) : prise en charge partielle ou totale des frais par le conseil départemental, sous conditions de ressources.
• L’APL ou ALS (Allocation Personnalisée au Logement ou Allocation de Logement Social) : pour alléger le tarif hébergement dans les établissements habilités.
• Crédit d’impôt : 25% des dépenses d’hébergement peuvent donner droit à une réduction d’impôt, dans la limite d’un plafond.

EHPAD publics, privés ou associatifs : quelles différences ?

En France, les EHPAD peuvent être publics, privés à but lucratif ou gérés par des associations à but non lucratif. Voici leurs spécificités :

• Les EHPAD publics : souvent moins coûteux ; ils dépendent d’hôpitaux ou de structures publiques locales et bénéficient d’aides publiques accrues.
• Les EHPAD privés à but lucratif : gérés par des groupes ou entreprises du secteur privé, ils proposent plus de confort mais à des tarifs souvent plus élevés.
• Les EHPAD associatifs : à but non lucratif, ils allient modération des coûts et approche solidaire.

Quels services propose un EHPAD ?

Les prestations offertes dans un EHPAD incluent :

• Un hébergement adapté (chambres médicalisées, espaces communs, accessibilité pour les personnes à mobilité réduite).
• Une restauration complète (repas équilibrés adaptés aux régimes spécifiques : diabète, texture modifiée, etc.).
• Une offre d’activités (ateliers manuels, sorties, animations culturelles, gymnastique douce).
• Un suivi médical et paramédical coordonné (médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, psychologues...).

Comment fonctionne le personnel médical en EHPAD ?

Chaque EHPAD dispose d’une équipe pluridisciplinaire pour répondre aux besoins médicaux et paramédicaux des résidents. Celle-ci comprend généralement :

• Un médecin coordonnateur (supervise les soins et organise le projet médical de l’établissement).
• Des infirmiers (pour les soins courants et spécifiques).
• Des aides-soignants (assistance dans les gestes du quotidien).
• Éventuellement des intervenants paramédicaux externes : kinés, orthophonistes, etc.

Comment organiser une visite ou une entrée en EHPAD ?

Avant toute admission, il est primordial de visiter l’établissement pour évaluer sa capacité à répondre aux besoins du futur résident. Voici les étapes :

1. Prendre rendez-vous avec le directeur ou l’équipe d’admission.
2. Observer les lieux : hygiène, atmosphère, état des chambres et des espaces communs.
3. Échanger avec le personnel et, si possible, des résidents ou leurs familles.

Pour l’admission, il faut généralement fournir un dossier médical, des documents administratifs (carte d’identité, justificatif de revenus) et le formulaire d'admission spécifique à l’établissement.

Peut-on changer d’EHPAD après admission ?

Oui, un résident peut tout à fait changer d’établissement. Les raisons peuvent être variées : déménagement, insatisfaction ou rapprochement familial. Toutefois, cette démarche demande une organisation : trouver une place disponible, s'acquitter d'un préavis (souvent un mois) et organiser le transfert dans de bonnes conditions.

Quels droits pour les résidents en EHPAD ?

Les droits des résidents en EHPAD sont protégés par la loi, notamment dans le cadre de la charte des droits et libertés de la personne accueillie. Chaque résident a droit à :

• Une prise en charge respectueuse de sa dignité.
• Le respect de sa vie privée et de son intimité.
• Des soins adaptés à ses besoins.
• L’accès aux instances participatives (conseils des résidents).

Comment signaler un dysfonctionnement ou un abus en EHPAD ?

En cas de problème (mauvais traitement, négligence...), il est possible :

• De contacter directement la direction de l’établissement.
• De s’adresser au médiateur de l’établissement.
• De signaler les faits à l’ARS (Agence Régionale de Santé).
• De saisir le Défenseur des droits, si nécessaire.

En conclusion : vers un choix éclairé

Choisir un EHPAD est une décision importante, qui doit être mûrement réfléchie en fonction des besoins spécifiques de la personne âgée et des possibilités financières. Prendre le temps de s’informer, de visiter plusieurs établissements et d’échanger avec d'autres familles peut grandement faciliter cette étape. Les nombreux dispositifs d’aide et les garanties légales permettent de s’assurer du respect et du bien-être des résidents.