Tout ce qu’il faut savoir sur les critères d’admission en EHPAD

19/04/2025

Qu’est-ce qu’un EHPAD et à qui s’adresse-t-il ?

Un EHPAD est une structure d’accueil dédiée aux personnes âgées en perte d’autonomie, nécessitant un accompagnement au quotidien. Concrètement, ces établissements offrent un logement, des soins médicaux, des activités, ainsi qu’un soutien aux actes essentiels de la vie (alimentation, hygiène, déplacements...). Leur vocation première est de répondre aux besoins des seniors dont la vie à domicile devient impossible ou trop risquée, même avec les aides disponibles.

Les EHPAD s’adressent en priorité aux personnes âgées de plus de 60 ans ayant des besoins spécifiques liés à leur état de santé physique ou psychique. Toutefois, dans certains cas particuliers, des admissions dérogatoires peuvent être accordées pour des personnes plus jeunes (par exemple, en cas de pathologie invalidante).

Critères médicaux : l’évaluation de la perte d’autonomie

L’un des premiers critères d’admission en EHPAD concerne l’état de santé et le degré d’autonomie de la personne. Cette évaluation repose sur la grille AGGIR (Autonomie Gérontologie Groupes Iso-Ressources), un outil standardisé utilisé partout en France.

Comment fonctionne la grille AGGIR ?

La grille AGGIR permet de mesurer la perte d’autonomie d’une personne en évaluant 17 activités dites "discriminantes" (se lever, s’habiller, se nourrir, etc.) et "illustratives" (gestion de son budget, activités domestiques, etc.). En fonction des résultats, les personnes sont classées dans l’un des six Groupes Iso-Ressources :

  • GIR 1 : Personnes totalement dépendantes (incapacité à effectuer les actes de la vie courante).
  • GIR 2 : Personnes confinées au lit ou au fauteuil, mais capables de communiquer partiellement, ou celles nécessitant une assistance régulière pour la plupart des actes.
  • GIR 3 : Personnes ayant conservé certaines capacités motrices mais ayant besoin d’une aide pour les activités d’hygiène ou de repas.
  • GIR 4 : Personnes autonomes pour se déplacer, mais nécessitant une assistance pour les actes essentiels (toilette, prise de médicaments).
  • GIR 5 et GIR 6 : Personnes encore largement autonomes, qui ne relèvent pas d’un placement en EHPAD mais peuvent bénéficier d’aides à domicile.

En règle générale, les EHPAD accueillent majoritairement des personnes classées entre GIR 1 et GIR 4. Pour établir ce classement, une évaluation est menée par des professionnels, tels que des médecins ou des équipes médico-sociales du Conseil Départemental.

Les démarches administratives pour une entrée en EHPAD

Une fois le besoin médical établi, il faut s’atteler aux démarches administratives. L’admission en EHPAD passe par plusieurs étapes que nous détaillons ici.

1. Remplir le dossier unique d’admission

Depuis 2012, la démarche a été simplifiée avec la mise en place d’un dossier unique d’admission valable pour tous les EHPAD publics et privés. Ce document comprend :

  • Une fiche administrative avec des informations générales sur la personne (nom, coordonnées, situation familiale, etc.).
  • Une fiche médicale à compléter par le médecin traitant, qui détaille l’état de santé et les besoins spécifiques.

Cette fiche médicale est essentielle, car elle permet à l’EHPAD de vérifier que les besoins de la personne correspondent aux services qu’il est en mesure de proposer.

2. Visiter les établissements

Avant de prendre une décision, il est important de visiter plusieurs EHPAD pour mieux se renseigner sur leurs prestations, l’ambiance de vie ou encore leur accessibilité géographique. Chaque établissement peut avoir des atouts spécifiques (services dédiés à certaines pathologies comme Alzheimer, unité protégée, etc.).

3. Choisir un financement adapté

Le coût d’un EHPAD varie selon le type d’établissement (public, associatif ou privé), la région et les services proposés. En moyenne, les tarifs oscillent entre 2000 et 3000 euros par mois.

Différentes aides financières peuvent alléger le coût :

  • L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) : destinée aux personnes en GIR 1 à GIR 4.
  • Aides au logement : telles que l’APL (Aide Personnalisée au Logement) ou l’ALS (Allocation de Logement Sociale).
  • Aides facultatives des départements ou des mutuelles : selon la situation individuelle.

Pour optimiser la prise en charge financière, il est recommandé d’être accompagné par un travailleur social ou un conseiller spécialisé.

Qu’en est-il des critères de localisation et des places disponibles ?

Le choix d’un EHPAD est souvent influencé par la localisation, que ce soit pour favoriser les visites de la famille ou rester proche de son environnement habituel. Cependant, la disponibilité des places reste une problématique majeure, notamment dans les zones à forte densité de population.

Selon le rapport annuel de la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie), environ 7280 EHPAD sont recensés en France (2022), avec près de 600 000 places disponibles. Malgré ces chiffres, il n’est pas rare que les délais d’attente atteignent plusieurs mois, voire plus d’un an dans certaines régions.

Pour maximiser les chances d’admission, il est conseillé de déposer des candidatures dans plusieurs établissements en parallèle et de se montrer flexible sur le délai d’intégration.

Les situations spécifiques à considérer

Certaines pathologies ou situations nécessitent une prise en charge particulière. Par exemple :

  • Maladie d’Alzheimer : Des EHPAD équipés pour cette maladie disposent souvent d’unités protégées spécifiquement adaptées.
  • Handicap ou jeunes dépendants : Des solutions alternatives comme les Maisons d’Accueil Spécialisées (MAS) ou les Foyers d’Accueil Médicalisés (FAM) peuvent être proposées.
  • Fin de vie : Les EHPAD sont parfois équipés pour les soins palliatifs et la gestion des situations complexes.

Anticiper pour mieux décider

La décision d’entrer en EHPAD est souvent un moment sensible, à la fois pour la personne concernée et pour ses proches. Il est recommandé d’anticiper cette démarche au maximum, de se renseigner en amont sur les établissements et de préparer les documents nécessaires.

Si vous ressentez le besoin d’être accompagné dans ce processus, des assistantes sociales, des CLIC (Centres Locaux d’Information et de Coordination), ou encore des associations spécialisées peuvent vous guider à chaque étape.

Enfin, garder en tête que l’objectif principal reste la qualité de vie et le bien-être de la personne accueillie, afin que cette transition se fasse dans les meilleures conditions possibles.